« Le territoire séparatiste pro-russe du Donbass, va organiser des référendums les 23 et 27 septembre prochains pour intégrer la Russie. Ces scrutins auront lieu dans les régions de Donetsk et de Lougansk, régions déjà reconnues comme indépendantes par le président russe. Or, à l’occasion de son discours télévisé ce mercredi 21 septembre, le Président de la fédération de Russie a brandi la menace nucléaire et la mobilisation de 300,000 réservistes. En effet, il a annoncé que si l’intégrité ‘territoriale’ de son État était menacée, tous les moyens à disposition seraient utilisés pour défendre la Russie et son peuple. Par ce constat, il déclare l’utilisation d’armes nucléaires comme justifiée pour pratiquement toute violation des frontières.
Simultanément, plus de 1000 arrestations ont été faites lors de manifestations anti-mobilisation partielle, et les vols pour quitter la Russie vers les pays les plus proches ont été pris d’assaut.
Dans ce contexte, j’aimerais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et européennes :
- Monsieur le Ministre, à votre avis, quel est le risque que le président russe exploitera un résultat positif des scrutins pour justifier l’intervention et l’usage d’autres armes et moyens militaires à sa disposition ?
- Est-ce que Monsieur le Ministre estime que la fuite des citoyens russes vers d’autres pays puisse avoir un impact sur le consentement de sa propre population pour la guerre en Ukraine ?
- Est-ce qu’il y a des réflexions au niveau de l’Union européenne concernant des réfugiés russes, actuellement impactés par les restrictions dans l’octroi de visas ? »
Antwort
- Monsieur le Ministre, à votre avis, quel est le risque que le président russe exploitera un résultat positif des scrutins pour justifier l’intervention et l’usage d’autres armes et moyens militaires à sa disposition ?
Il est très difficile de prédire les intentions du Président russe. Dans la mesure où les quatre territoires annexés seraient considérés comme faisant partie de la Fédération de Russie, ils pourraient servir de prétexte pour légitimer l’usage d’autres armes et moyens militaires. Mais ni l’Union européenne, ni le reste de la communauté internationale n’ont reconnu le résultat des référendums. Ceci étant dit, les menaces du Président Poutine d’utiliser « d’autres armes » sont prises au sérieux, sachant que les armes en question peuvent aussi être de nature conventionnelle.
- Est-ce que Monsieur le Ministre estime que la fuite des citoyens russes vers d’autres pays puisse avoir un impact sur le consentement de sa propre population pour la guerre en Ukraine ?
Il n’est pas aisé de juger de l’ampleur de la gronde au sein de la population russe. Celle-ci semble d’ailleurs être plus forte dans certaines régions, comme le Dagestan, que dans d’autres. Quant à la fuite des citoyens russes, due en grande partie à l’annonce d’une mobilisation partielle, elle peut indiquer une érosion du soutien à la guerre au sein de la population russe. Il semble toutefois improbable qu’à court terme l’attitude de la majorité de la population ne soit impactée par la nouvelle situation.
- Est-ce qu’il y a des réflexions au niveau de l’Union européenne concernant des réfugiés russes, actuellement impactés par les restrictions dans l’octroi de visas ?
Oui, cette question sera dans les semaines à venir l’un des principaux points de discussion au sein de l’Union européenne.