Santé et assurance sociale : des soins médicaux fiables dans toutes les régions
Le DP s’engage pour un système de santé innovant, efficace et accessible, avec un financement durable et transparent.
Nous voulons permettre à chaque être humain d’accéder rapidement à des soins de qualité à proximité de chez eux. Pour y parvenir, nous avons besoin d’une vision claire du futur développement, avec des objectifs définis et une stratégie cohérente.
Grâce aux progrès de la médecine, les soins ambulatoires ne cessent de s’améliorer. Une grande partie des prestations médicales peut aujourd’hui être réalisée hors de l’hôpital. En faisant des soins ambulatoires l’un de nos principaux piliers de notre système de santé, nous nous engageons pour que les progrès soient systématiquement mis à la disposition des patients.
La pandémie de corona nous a clairement fait savoir à quel point un système de santé solide était essentiel. Grâce à un grand élan de solidarité et d’entraide et à l’abnégation de l’ensemble du personnel de santé, la crise du corona a pu être surmontée relativement bien. Outre les points forts de notre système de santé, ce sont aussi ses faiblesses (dont nous avons connaissance depuis longtemps) qui se sont révélées sans ménagement : grave pénurie de main-d’œuvre qualifiée, dépendance personnelle et matérielle vis-à-vis de l’étranger pour l’approvisionnement, réseautage collaboration insuffisants entre les parties prenantes et intéressées, remise à plus tard d’examens préventifs importants à cause du manque cruel de moyens. Nous tirerons les leçons de ces expériences et améliorerons la capacité de résistance de notre système de santé.
Le DP attachera une attention particulière à la lutte contre le manque de personnel qualifié. L’évolution démographique, notamment l’augmentation de l’espérance de vie, mettra notre système de santé à rude épreuve dans les années qui viennent. Aujourd’hui déjà, bon nombre de patients ressentent les effets de la pénurie de personnel médical qualifié. Du personnel épuisé par le travail, des salles d’attente combles dans les services d’urgence, des délais d’attente anormalement longs pour obtenir un rendez-vous chez un spécialiste ou en imagerie (IRM, mammographie) ou encore la fermeture temporaire de la maternité d’Ettelbruck sont autant de conséquences directes de cette évolution dans le cadre d’une politique de santé qui a échoué dans la planification de son économie.
La prévention doit devenir un principe fondamental de notre politique de santé. Pour y parvenir, nous voulons considérablement augmenter la valeur accordée la promotion individuelle de la santé, et ce dans tous les domaines. Notre objectif est que de davantage de personnes vivent le plus longtemps possible.
Pour améliorer notre attractivité en tant qu’espace de santé, le DP créera de nouvelles conditions cadres qui ouvriront la voie à des soins médicaux innovants et adaptés aux besoins. Pour ce faire, nous recourrons de façon accrue aux possibilités de la numérisation. En même temps, nous revaloriserons le système pour tous les métiers de la santé et étaierons les possibilités de formation.
Enfin, le DP assurera la pérennité de notre système de sécurité sociale dans une perspective à long terme par le biais d’un financement stable et juste.
Prévention
Pour le DP, la prévention sanitaire doit devenir le principe essentiel à nos actions. Nous considérerons le système de santé selon une autre perspective et hisserons la prévention et les dépistages précoces au niveau de la médecine curative. En ce sens, nous soutenons l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie de prévention nationale. Dans ce contexte, nous soumettrons tous les programmes nationaux de dépistage précoce qui existent à ce jour et les adapterons à la nouvelle stratégie si besoin est. Il est évident que si l’on souhaite éviter les délais d’attente, les capacités à disposition pour la prévention et le dépistage doivent correspondre aux besoins.
Nous sommes résolument convaincus que les examens préventifs et de dépistage précoce réduisent non seulement les risques sanitaires individuels, mais peuvent en outre permettre des économies substantielles dans le budget de la santé. Pour cette raison, le DP créera une série d’incitations visant à augmenter la participation aux examens préventifs, ce qui améliorera les chances de détecter les maladies au plus tôt.
Dans le cadre de la stratégie de prévention, le DP s’engagera pour l’introduction de check-ups réguliers et gratuits chez le médecin de famille à partir de l’âge de 30 ans L’objectif de cette offre de prévoyance est de dépister suffisamment tôt les risques potentiels de différentes maladies telles que les infarctus du myocarde, les pathologies cardiaques ou le diabète de type 2. Ceci est possible par une anamnèse rigoureuse et des examens en laboratoire.
À ce jour, de nombreuses pharmacies du pays proposent un test de dépistage du diabète gratuit. Le DP veut élargir cette offre en proposant par exemple des tests de dépistage du cancer de l’intestin ou des streptocoques.
Pour se faire dépister quant aux maladies sexuellement transmissibles au Luxembourg, il faut se rendre en un certain lieu pour passer un examen médical. Pour certaines personnes concernées, cela peut être un obstacle – à cause d’un sentiment de honte ou d’angoisse – et avoir pour effet qu’ils n’aillent pas se faire tester. Les auto-tests qui peuvent être faits chez soi mettent fin aux barrières imposées par le système actuel. Selon le test envisagé, il peut s’agir d’une analyse de salive, de sang ou d’urine envoyée à un laboratoire par la poste. Les résultats sont ensuite transmis par voie numérique, à savoir par e-mail ou par SMS. Par ailleurs, des tests sous forme d’abonnement doivent être introduits, qui permettraient de recevoir un kit de test automatiquement à chaque trimestre. Les personnes qui changent régulièrement de partenaires sexuels doivent être incités à se faire tester régulièrement. Des possibilités de test simplifiées et régulières délivrent des données fiables quant aux contaminations possibles, lesquelles protègent, en fin de compte, l’ensemble de la société.
Nous continuons d’accorder une grande importance au développement des services de médecine conventionnelle, notamment en ce qui concerne les examens pédiatriques préliminaires qui permettent de détecter suffisamment tôt les risques de maladie ou les problèmes psychiques chez les enfants. Nous inclurons la médecine conventionnelle, au sens d’une prévention cohérente et du dépistage précoce de la naissance à un âge avancé, dans notre stratégie globale.
Soins ambulatoires
Le DP aspire à épuiser tout le potentiel des soins ambulatoires et à améliorer considérablement la manière dont ils sont perçus au sein du système de santé. Plus de 80 % des prestations médicales peuvent aujourd’hui être réalisées hors de l’hôpital. Nous nous engageons pour que ce progrès médical profite aux patients de tout le territoire. Les avantages des soins décentralisés sont évidents : les patients ayant moins de trajet à parcourir et devant attendre moins longtemps, ils ont un meilleur accès aux services médicaux, a fortiori en milieu rural. Par la même occasion, les hôpitaux sont déchargés et ils peuvent se concentrer sur les missions principales qui sont les leurs en cas d’urgences vitales et de tableaux cliniques complexes.
Au Luxembourg aussi, la pandémie a rendu visible le mouvement de scepticisme envers la vaccination qui a refusé que les enfants mineurs se fassent vacciner contre le coronavirus. Aussi saluons-nous le fait que les mineurs à partir de 16 ans aient la possibilité de décider eux-mêmes de se faire vacciner ou non, et que l’accord d’un seul parent soit nécessaire pour les enfants âgés de 12 à 15 ans. L’autodétermination des mineurs quant aux questions de santé ne doit cependant pas valoir uniquement pour la vaccination, mais aussi pour d’autres interventions et traitements médicaux.
Les cabinets médicaux sont la base d’un système de soins médicaux couvrant tout le territoire et à proximité de chacun. Le DP prendra des mesures pour inciter les médecins de famille et spécialistes à installer leurs cabinets de sorte que les soins médicaux de base couvrent le pays. En outre, nous améliorerons les diverses incitations à constituer des cabinets de groupe.
Le médecin référent devrait être celui qui connaît le mieux ses patients, et être leur premier interlocuteur en cas de problèmes de santé. Près de douze ans après son introduction, nous regrettons que le modèle ne se soit pas imposé comme nous l’avions espéré. Tan le nombre d’assurés qui font usage du modèle que la participation des médecins sont assez décevants. Le DP examinera l’utilité du concept de médecin référent et l’adaptera si nécessaire.
Le DP continue de s’engager pour l’ouverture d’au moins une Maison médicale dans la circonscription Est. Eu égard à la croissance démographique, nous vérifierons combien les autres circonscriptions comptent de ces établissements pour les services des urgences médicales générales, et en adapterons les effectifs si besoin est.
Pour épargner aux parents et à leurs enfants de longs trajets jusqu’à la capitale en cas d’urgence, le DP prévoit de créer de nouveaux centres pédiatriques, entre autres dans la circonscription Nord. Le développement de tels centres garantira une meilleure disponibilité régionale des soins pédiatriques, ce qui permettra aux parents de recourir plus facilement aux prestations pédiatriques spécialisées dont ils ont besoin sans avoir à parcourir de longs trajets.
La demande en soins médicaux à domicile augmente, notamment celle des personnes atteintes de maladies chroniques ou de handicaps. Nous souhaitons permettre aux patients de vivre dans leur environnement familier et de s’y faire soigner aussi longtemps que possible. À cette fin, le DP élaborera et mettra en œuvre un plan d’action « Out-of-hospital ».
Le DP examinera le droit d’utiliser un gyrophare bleu pour les médecins de famille en service de garde afin d’arriver aussi rapidement que possible là où ils doivent intervenir. Les patients vivant en milieu rural et relativement loin de l’hôpital le plus proche pourraient en particulier profiter de cette mesure.
Le DP soutient la création de maisons de naissance. Nous voulons proposer aux femmes enceintes une alternative à l’accouchement en clinique en leur donnant la possibilité de mettre leur enfant au monde dans un environnement plus intime et plus familier en compagnie de leur sage-femme. La maison de naissance devra néanmoins se trouver à proximité d’un hôpital et être reliée avec lui pour pouvoir bénéficier d’une aide médicale rapide en cas d’urgence.
Numérisation
Le DP s’engage pour une numérisation du secteur de la santé qui tienne compte des libertés publiques des citoyens et des patients. Pour ce faire, il est essentiel que le cadre juridique et technique garantisse la meilleure protection et la plus haute sécurité des données relatives à la santé. Nous encouragerons la standardisation des formats de données et l’interopérabilité des solutions techniques, et créerons ainsi la base d’un écosystème régulé dans lequel les patients et les prestataires de santé pourront communiquer entre eux de façon sécurisée. Le DSP doit être perfectionné en ce sens et pourra servir de plateforme d’échange importante. Si les patients disposent d’un format de données standard validé par la signature électronique du prestataire de santé, ils pourront eux-mêmes constituer leur dossier de patient soit dans le cadre du DSP, soit par l’entremise d’un prestataire de leur choix, et le rendre accessible en tout ou partie au prestataire de services de santé qui en a besoin.
Le DP reconnaît le potentiel de la télémédecine comme faisant partie intégrante du système de santé de demain. Du diagnostic à distance sur transmission d’images médicales (télépathologie) au contrôle à domicile (home-monitoring), les possibilités d’utilisation sont multiples. À l’avenir, nous voulons tirer davantage parti des opportunités de la numérisation afin de garantir aux patients des soins plus efficaces, de meilleure qualité et plus flexibles.
Dans le cadre des soins aux patients hospitalisés, mais aussi de la surveillance de patients en État critique dans les maisons médicalisées ou à domicile, nous envisageons de rendre possible la saisie et la documentation directes, « au chevet » du patient, par l’utilisation systématique d’équipements numériques et d’appareils mobiles. Ce pan de la transformation numérique du système de santé peut contribuer à diminuer considérablement la bureaucratie et la charge de travail du personnel de santé, mais aussi de recueillir et de rationnaliser l’administration données propres à chaque patient. Le temps gagné grâce à de tels équipements sera directement réinvesti dans la relation avec les patients.
À l’instar d’autres pays européens, nous voulons introduire les ordonnances médicales numériques au Luxembourg aussi. À l’avenir, les ordonnances devront être consignées avec les données relatives au patient, les résultats de ses examens et les analyses médicales dans un dossier numérique auquel aura accès tout le secteur de la santé. Après avoir identifié le patient, le pharmacien pourra immédiatement accéder à l’ordonnance numérique préalablement sauvegardée par le médecin dans le dossier. Le patient devra en outre avoir la possibilité de demander le renouvellement, par voie numérique, du médicament qui lui a été prescrit. L’e-ordonnance présente par ailleurs l’avantage que les éventuelles allergies pourront être automatiquement comparées avec les effets indésirables possibles d’un médicament avant que celui-ci ne soit effectivement remise au patient.
À moyen et à long terme, ces ordonnances numériques devraient aussi être valables dans tous les pays de l’UE, comme c’est déjà le cas entre l’Estonie et la Finlande.
Nous veillerons en amont à ce que tous les systèmes informatiques des médecins, hôpitaux, pharmacies et autres acteurs du domaine de la santé soient harmonisés pour permettre un échange de données rapide et sûr.
La diversité des applis de santé disponibles sur le marché croît en permanence. Les app sores regorgent d’applis d’exercice physique ou de promotion de la santé. Le DP vérifiera la possibilité de remboursement de certaines applications de santé prescrites par un médecin et dont la qualité a été vérifiée, et leur apportera éventuellement son soutien.
Le DP veut mettre en place une hotline de consultations médicales à distance par vidéo pour pouvoir prendre contact avec un médecin la nuit et le week-end. Un premier diagnostic rapide et un renvoi vers un confrère pourront ainsi être assurés, tandis que l’affluence dans les services des urgences sera réduit.
Le DP s’engage pour épuiser totalement le potentiel de la médecine personnalisée et continuer à promouvoir les travaux de recherche de l’université du Luxembourg (Uni.lu) dans ce domaine très prometteur. L’accès à des diagnostics plus précis et à des approches thérapeutiques sur mesure contribuera fortement à l’amélioration de la prise en charge médicale des patients.
Pour le moment, le réseautage entre les cliniques, les cabinets médicaux, les pharmacies, les laboratoires et la Caisse de santé du Luxembourg est insuffisant et l’interopérabilité inexistante. L’introduction d’un système d’informations uniformisé permettrait une meilleure saisie des données pertinentes et des rapports sur la santé des patients. Le tout augmenterait l’efficience des coûts et de la gestion du temps dans le système de santé, permettrait un traitement efficace des données scientifiques relatives aux soins, et préserverait des abus. Le DP accorde donc une très grande importance à la protection et à la sécurité des données, lesquelles doivent être garanties par des mesures légales et techniques adéquates.
Divers
Prenant appui sur les expériences des dernières années, le DP souhaite adopter une loi sur les pandémies qui préparerait au mieux notre pays aux futures épidémies et pandémies. Cette loi devra donner des lignes claires pour agir rapidement et efficacement dès qu’une épidémie ferait éruption, et en même temps garantir suffisamment de flexibilité pour pouvoir réagir de manière adaptée aux conditions spécifiques à chaque crise. En tant que parti libéral, nous soulignons le fait que l’esprit d’une telle loi doit en tous les cas être compatible avec les libertés publiques inaliénables de chaque individu.
Le DP veut s’engager pour que chaque groupe hospitalier dispose d’une résidence à l’intention des professionnels de la santé. Ce foyer résidentiel doit profiter aux personnes qui sont encore en formation ou qui effectuent un stage en clinique pour une durée limitée. Il doit aussi servir aux employés qui doivent temporairement faire de longs ou fatigants trajets pour se rendre sur leur lieu de travail. En outre, ces logements doivent être mis à la disposition des personnes qui assurent un service de garde nocturne. L’objectif de cette mesure est de contrer le manque de personnel médical et d’augmenter l’attractivité tant des formations que des professions du secteur de la santé. Idéalement, ces résidences devraient se trouver à proximité de la clinique principale du groupe hospitalier en question, là où est domicilié le service central des urgences.
Le DP s’engagera pour une meilleure intégration des professions libérales (p.ex. ostéopathes, chiropracteurs, kinésithérapeutes, psychothérapeutes etc.) au sein du système de santé national. Le catalogue des prestations de chaque profession doit être évalué en continu, et au besoin élargi. Il s’agit là d’élaborer un concept global, avec pour objectif d’atteindre la plus grande complémentarité possible et une bonne collaboration entre toutes les professions liées à la santé. Des critères de qualité clairs permettront de garantir des résultats de traitement optimaux. L’autonomie des professions de la santé exercées à titre libéral doit être conservée.
Les services d’urgence plus vastes disposent de l’équipement diagnostique (laboratoire, radiologie), des ressources humaines (médecins de différentes spécialités, personnel infirmier, de laboratoire et de radiologie) et de l’infrastructure nécessaires pour apporter rapidement l’aide adéquate en cas d’urgence. À l’heure actuelle, il existe quatre services d’urgence hospitaliers de grande ampleur. Le DP s’engagera pour qu’ils soient complétés par la création de trois vastes services d’urgence supplémentaires. L’objectif est d’instaurer un vaste service d’urgences pour environ 100.000 habitants. Les trois nouveaux services seront installés dans des structures qu’il reste à créer en dehors des hôpitaux et seront ouvertes tous les jours d’environ 6 heures à 23 heures. Nous garantirons ainsi que les médecins traitants puissent traiter les patients et leur fournir des ordonnances sans être exposés à une pression débordante. Le personnel infirmier y sera embauché dans des conditions similaires à celles des hôpitaux. Les infrastructures de laboratoire et de radiologie seront toutes aménagées et exploitées par des organismes privés. Pour qu’un volume d’activité suffisant soit assuré, chacun des centres d’urgence vastes à construire sera relié à un centre médical.
Tout citoyen de notre pays a droit à des soins médicaux qui réponde aux plus hautes exigences. Afin de le leur garantir, le DP s’engagera pour la création de centres d’excellence propres à chaque grand domaine clinique, lesquels détermineront les standards nationaux minimaux dans leur champ de compétence d’une part, et organiseront d’autre part des bases de données nationales où seront documentés les résultats de traitement de tous les patients de manière structurée.
Les maladies infectieuses complexes sont recensées dans toutes les spécialités médicales et en chirurgie. Si ces pathologies ne sont pas traitées comme il se doit, les patients concernés doivent souvent faire face à une longue période de souffrances. Le traitement optimal des infections complexes exige un savoir-faire en microbiologie et en médecine interne approfondi tel qu’en est doté le médecin spécialiste en infectiologie. Le concept de traitement est déterminé au cours d’un échange collégial entre l’infectiologue et les médecins traitants. Le DP veut s’engager pour que chaque groupe hospitalier dispose d’un médecin spécialiste en infectiologie.
La chirurgie traumatologique est souvent décisive quant à la vie ou la mort des blessés graves, mais en cas de survie, elle impacte tout autant sur les conséquences à long terme des blessures par rapport à la qualité de vie et à la capacité de travailler des victimes d’accidents. Par conséquent, la chirurgie traumatologique et la manière dont elle est organisée doivent être soumises à des exigences de qualité extrêmement élevées. Le DP s’engagera pour que l’organisation, mais aussi le niveau de qualité de l’encadrement médical de la chirurgie traumatologique, satisfassent à l’avenir à des critères très exigeants.
Dans son rapport sur la gestion des pandémies, l’OCDE a salué une « réaction rapide et agile » au virus inopiné. Selon elle, la surmortalité aurait été inférieure à celle d’autres pays. Cependant, le rapport de l’OCDE fait aussi État de défis auxquels le Luxembourg fait face. La grande dépendance envers les pays voisins et la faible densité de médecins y est citée comme les points faibles structurels du système de santé. Pour que le pays soit mieux préparé aux futures pandémies et à leurs conséquences, le DP mettra les recommandations de l’OCDE en œuvre.
Le DP prendra des mesures pour minimiser le risque d’infection nosocomiale dans les hôpitaux. Pour ce faire, une grande attention sera portée à la prévention des infections. Des directives et des procès-verbaux seront développés et appliqués afin de réduire au minimum la survenue et la propagation des infections nosocomiales. De plus, le DP s’assurera que des infirmiers spécialisés soient formés pour vérifier que les instructions en matière de contrôle des infections sont bien respectées et les pratiques bien implémentées. Chaque groupe hospitalier devra en outre disposer d’un médecin spécialiste en charge de la prévention et du contrôle des infections. Ces mesures devraient réduire les infections nosocomiales et améliorer la sécurité des patients hospitalisés.
En cas d’urgence, les patients ne doivent pas avoir à parcourir de longs trajets. Le DP maintiendra les sites des policliniques régionales non programmées de Wiltz, Niederkorn, Dudelange et de la clinique Sainte Thérèse (HRS) sur le long terme. Cela déchargera les grands centres des urgences tout en contribuant à des soins d’urgence de meilleure qualité en ville comme en milieu rural.
Toutes les femmes ont le droit de disposer de leur corps comme elles l’entendent. Nous renforcerons ce droit en supprimant le délai de trois jours à compter de l’entretien de conseil obligatoire. Par ailleurs, nous voulons organiser une large campagne d’informations sur l’IVG médicamenteuse (« pilule du lendemain ») et des modalités de procuration auprès de toutes les couches sociales pour épargner aux femmes le traumatisme d’une IVG instrumentale.
Les conséquences des maladies rares sur la vie des personnes concernées ne sont pas suffisamment connues de la société en général. Cela donne souvent lieu à des préjugés qui ajoutent à la souffrance des patients. En collaboration avec les acteurs du domaine, le DP sensibilisera les citoyens aux maladies rares et à leurs conséquences, ce qui inclura le renouvellement du Plan National Maladies Rares pour la période 2024-2029. Dans ce contexte, le DP analysera dans quelle mesure le dépistage précoce des maladies rares chez les enfants peut être étendu, créera un registre des maladies rares et réfléchira à l’introduction d’un statut pour les maladies de longue durée.
Les drones peuvent faciliter le transport de cellules, d’organes ou de sang destiné à être transfusé. Ils peuvent aussi transporter des défibrillateurs vers les régions rurales pour intervenir plus rapidement en cas d’urgence. Le DP reconnaît ces précieux avantages du progrès technique et veut étudier les champs d’application et l’utilité des drones.
Le DP mettra en place un fonds public d’indemnisation pour les incidents imprévus qui ne peuvent être imputés à une erreur de la part des prestataires de santé (« aléas thérapeutiques »). Cela renforcera les droits des patients. Le fonds doit permettre d’indemniser les patients victimes d’un accident pendant leur traitement, dans la mesure où ledit accident n’est pas le fait d’une erreur engageant quelque responsabilité civile et qu’il est donc impossible de porter l’affaire en justice. À l’heure actuelle, la responsabilité de la Croix-Rouge peut être mise en cause ; par conséquent, si des problèmes en lien avec des dons de sang surviennent, ce fonds d’indemnisation contribuera à mettre enfin un terme à la discrimination des hommes homosexuels dans le cadre du don du sang – un sujet auquel tient le DP depuis déjà bien longtemps.
Le DP exige que l’on mette fin à la discrimination des personnes homosexuelles et bisexuelles. L’accès aux dons du sang doit être régi sur le principe de l’« individual risk assessment » (soit une évaluation des risques pour l’individu) et rester indépendant de l’orientation sexuelle du donneur.
Pour pouvoir réagir comme il se doit en cas d’urgence, tout un chacun devrait maîtriser les gestes de premiers secours de base. Le DP propose de développer l’offre de formation aux premiers secours.
Pour les médecins et les autres professions de la santé, la participation à des formations continues est certes obligatoire, mais il n’existe aucun système reconnu qui permette d’attester des formations continues suivies. Nous nous engagerons pour introduire un système reconnu à l’international par des « points de crédit » dans le cadre de la formation continue.
Pour que l’espérance de vie devenue plus longue soit également associée à davantage d’années actives et bien remplies, le DP pense qu’il en va avant tout de rester en bonne santé et de se rétablir rapidement si l’on tombe malade. Dans ce contexte, le DP mise sur un renforcement des offres de diagnostic et de traitement spécifiquement liées à l’âge. En outre, nous voulons former du personnel infirmier spécialisé en gériatrie clinique.
Afin d’améliorer l’accès aux médicaments délivrables sur ordonnance, le DP libéralisera le secteur pharmaceutique à ce jour soumis à une réglementation strict. Pour ce faire, le DP s’orientera aux propositions à de l’Autorité nationale de la concurrence à ce sujet. Par exemple, les réglementations concernant l’établissement devraient être moins restrictives. En parallèle, la possibilité devra être créée d’acheter des médicaments non soumis à ordonnance en dehors des pharmacies, par exemple dans les supermarchés.
La disponibilité des médicaments pour les patients n’est que moyenne au Luxembourg (par comparaison avec le reste de l’Europe). Le DP se penchera intensément sur le processus d’homologation des médicaments en vigueur au Luxembourg afin d’améliorer la disponibilité des médicaments pour les patients. Nous nous engagerons aussi pour renforcer l’utilisation de génériques, et ainsi minimiser les pénuries médicamenteuses. Nous nous engagerons aussi pour une meilleure sécurité d’approvisionnement au niveau européen.
Pour améliorer le contrôle des médicaments, le DP intensifiera sa collaboration avec les pharmaciens et fera avancer la création d’une agence du médicament au Luxembourg.
Depuis janvier 2020, c’est une convention entre le ministère de la Santé et l’Association des Compagnies d’Assurances qui régit le droit à l’oubli. Ainsi, l’assurance-vie est devenue plus accessible aux personnes ayant survécu à un cancer. Le DP veut évaluer les effets de cette convention et vérifier si une extension à d’autres tableaux cliniques serait envisageable.
Un projet pilote de couverture santé universelle est actuellement en cours. Le DP attendra l’analyse de ce projet pilote et prévoira, si le bilan est positif, une base légale pour une couverture universelle des soins de santé.
Au Luxembourg, les femmes ont la possibilité de faire faire les examens prénataux par une sage-femme depuis 2022. Néanmoins, l’allocation prénatale octroyée par l’État reste liée au passage de plusieurs examens médicaux à effectuer en cabinet de gynécologie. Pour aider les futures mères dans leur décision de se faire contrôler par une sage-femme, le DP permettra le versement de l’allocation prénatale aux femmes qui se font exclusivement examiner par une sage-femme.
Toute personne atteinte d’une maladie limitant la vie a besoin d’un accompagnement respectueux et médical de qualité. La qualité de vie est fortement influencée par les aspects physiques, psychiques et sociaux.
Le DP se donne pour mission de rester aux côtés des personnes qui ont besoin d’aide dans cette situation de détresse et de les assister par du personnel compétent, peu importe que cela ait lieu dans l’environnement familier où ils vivent ou en institution spécialisée.
Le DP tient à ce que les personnes soient davantage informées au sujet des directives de fin de vie anticipées et de la nomination d’une personne de confiance. Le DP s’engagera pour des soins palliatifs améliorés, plus complets et adaptés aux besoins des personnes concernées.
Pour que les enfants gravement malades puissent jouir d’une fin de vie aussi heureuse que possible, le DP veut vérifier dans quelle mesure les structures palliatives existantes peuvent être adaptées à leurs besoins. En parallèle, nous encouragerons les formations initiales et complémentaires en rapport.
Le suicide assisté a été légalisé au Luxembourg en 2009. Le DP s’engagera pour améliorer l’accès aux informations. Cela inclut le renforcement du secrétariat de la Commission de Contrôle et d’Évaluation, et la création d’un point de contact dans les hôpitaux et au ministère de la Santé. De plus, les médecins qui refusent le suicide assisté seront tenus de renvoyer les patients concernés vers ces points de contact. À travers cela, nous souhaitons garantir aux personnes concernées et à leurs proches de recevoir des informations claires et détaillées, ainsi qu’un soutien adapté lors de la prise de décision de mettre fin à sa vie.
Le ministère de l’Enseignement supérieur a introduit plusieurs cursus d’études en soins infirmiers à l’université du Luxembourg. En font entre autres partie un bachelor « Infirmier de soins généraux », quatre bachelors « Infirmier spécialisé », un bachelor « Sage-femme » et un bachelor « Assistant technique médical de radiologie ». Le Luxembourg contribue ainsi à la formation aux métiers de la santé dans la Grande Région.
Ces bachelors débutant à des années universitaires différentes (le premier a commencé en 2022/2023), le Parti démocratique analysera l’évolution de ces nouveaux cursus et les adaptera si nécessaire.
cf. chapitre Études supérieures et recherche
cf. chapitre Armée
Santé mentale
Le DP considère la santé mentale comme un pilier essentiel d’une vie saine et accomplie. La pandémie de COVID-19 a mis à rude épreuve la santé psychique de la population, et la situation des soins proposés a joui d’une attention toute particulière. L’offre de soins du Luxembourg pour la santé psychique présente plusieurs lacunes. Ainsi, des déficits concernant les infrastructures, mais aussi les concepts, et une pénurie de personnel spécialisé et de médecins spécialistes ont été mis au jour. Les défis que sont la stigmatisation, les préjugés et un manque de conscience pour la santé psychique risquent d’aggraver encore ces déficits.
Nous accorderons plus d’importance à la santé mentale et étendrons l’offre de soins psycho-sociaux. Une priorisation politique claire des mesures proposées doit faire suite à la présentation du Plan National Santé Mentale.
La situation à l’issue de la COVID a clairement montré que la santé psychique et sociale était une partie importante de la santé en générale. Le contexte global et économique actuel peut donner lieu à un sentiment de malaise et au développement de limitations sur les plans psychique et social. Le DP travaillera à une stratégie de prévention pour la santé mentale et sociale.
Le DP s’engage pour la santé psychique et le bien-être des médecins et du personnel soignant qui sont tous les jours confrontés à des situations difficiles et pesantes. Dans ce contexte, nous souhaitons leur octroyer le droit d’avoir accès à des formations complémentaires en santé psychique et à des conseils psychologiques personnalisés, afin de favoriser leur propre santé psychique. Nous sommes fermement convaincus que ces mesures ne feront pas seulement du bien aux professionnels, mais amélioreront aussi nettement la qualité des soins prodigués aux patients.
Le DP veut davantage recourir aux mesures de prévention. Depuis leur introduction en octobre 2020, la formation aux premiers secours en lien avec la santé mentale a eu un bon écho et des succès significatifs ont pu être démontrés. C’est pourquoi nous mettrons à disposition les moyens nécessaires pour élargir cette offre de cours en fonction des besoins.
Le DP veut élargir le programme de formation continue destiné aux professionnels de la santé, afin d’aiguiser la capacité à détecter les signes d’alerte des patientes et patients souffrant de dépression ou ayant des idées suicidaires, et de réagir de manière adéquate.
Le DP veut mettre sur pied une campagne d’information approfondie au sujet de la « dépression post-partum ». À travers elle, ce ne sont pas uniquement les mères, mais aussi et expressément les pères. Notre objectif est de fournir des informations de fond et une aide pour favoriser et approfondir la conscience et la compréhension de cette thématique essentielle.
Les urgences psychiatriques sont surchargées et dans les hôpitaux, les lits ne suffisent pas pour accueillir tous les patients. Pour améliorer cette situation, le DP veut procéder à une analyse des services d’urgence et de leurs besoins. Des centres de crise avec du personnel spécialisé et des infrastructures appropriées doivent être implémentées. Les synergies possibles aux niveaux régional et national doivent être encouragées. De plus, nous voulons développer le nombre de lits à disposition en fonction des besoins, tant pour les urgences que pour le domaine de la réadaptation. Pour ce faire, nous tiendrons davantage compte de l’évolution démographique et des besoins des personnes particulièrement vulnérables. Le domaine ambulatoire conventionné doit être consolidé et offrir des conditions de travail attractives au personnel spécialisé comme aux médecins.
En plus des offres stationnaires existantes et des cabinets ambulatoires de psychothérapie/psychiatrie pour enfants et adolescents, le DP s’engage aussi pour la création de centres de conseil régionaux, extra-cliniques et multidisciplinaires. Par cette approche, nous souhaitons garantir un accès rapide à des soins holistiques et adaptés aux besoins, et permettre une assistante complète dans l’environnement familier des jeunes patients et de leur famille ou entourage. Les besoins spécifiques doivent aussi être couverts selon les besoins, p.ex. par la psychiatrie de transition.
La loi sur la règlementation du métier de psychothérapeute a été adoptée par le Parlement en 2015. Le DP prévoit une révision en collaboration avec toutes les parties prenantes afin de vérifier si la loi a atteint ses objectifs ou que des adaptations ciblées sont nécessaires.
Le Luxembourg est l’un des derniers pays de l’UE où la profession de psychologue n’est pas réglementée. Le DP veut garantir un encadrement psychologique de qualité et, par la même occasion, protéger les citoyens contre des « pseudo-psychologues » insuffisamment formés. Par conséquent, nous nous engagerons pour une réglementation de la profession.
Assurance sociale
Le DP simplifiera les processus fastidieux de la Commission de nomenclature et adaptera plus régulièrement, au gré des progrès de la recherche médicale, la liste des traitements médicaux, médico-techniques et de médecine dentaire.
Les hôpitaux du Luxembourg sont financés par un budget annuel de plus d’un milliard d’euros, ce qui correspond à peu de choses près à la moitié des dépenses de santé de la CNS. Malheureusement, le cadre budgétaire manque à ce jour de transparence. Pour changer cela et garantir une budgétisation plus transparente, le DP prévoit donc de réviser le financement des hôpitaux dans son ensemble. Il est également envisagé d’étudier si un financement orienté sur l’activité (tel que pratiqué par les professionnels de la santé indépendants) pourrait s’avérer plus durable pour notre système de santé à long terme.
Si un appareil médical devait faire l’objet d’un rappel, les patients concernés devraient en être immédiatement avisés afin d’éviter tout risque pour leur santé. Le DP améliorera les processus de surveillance du matériel médical et rendra plus transparents. Dans de telles situations, les données absolument nécessaires doivent être à disposition. Dans le cas où les circonstances sont une menace potentielle pour la santé, le règlement sur la protection des données ne doit pas être un obstacle irrémédiable.
Le DP s’engage pour améliorer la communication avec toutes les administrations de la sécurité sociale. Dans ce cadre, une attention particulière est accordée à ce que les messages soient formulés en plusieurs langues avec des formulations simples, ce afin d’éviter les questions superflues qui mobilisent inutilement du personnel. Les communiqués des assurances sociales sont en effet trop souvent formulés de façon alambiquée et confuse, ce qui retarde le processus de traitement et génère des coûts qui pourraient être évités.
Le Parti démocrate défendra vivement la suspension de l’incapacité de travail de 78 semaines en cas de mi-temps thérapeutique, car les efforts fournis pour une reprise progressive du travail ne doivent pas être sanctionnés.
Différentes maladies, en premier lieu les cancers, nécessitent non seulement une longue période de convalescence, mais sont hélas aussi souvent liées à de nombreuses rechutes. Les patients souffrant d’un cancer risquent donc fortement de dépasser la limite maximale de 78 semaines d’arrêt maladie sur une période de deux ans, ce qui les expose à la perte de leur assurance sociale. Le DP veut fixer des règles spéciales qui protègent les patients en cas de rechute et les préservent de toute perte de leur assurance sociale.
La musicothérapie et la zoothérapie sont utilisées pour les troubles psychiques et chez les personnes atteintes de démence, d’autisme ou de maladies physiques spécifiques. La musicothérapie est déjà reconnue légalement par huit pays européens. Le DP fera progresser la reconnaissance de la musicothérapie et de la zoothérapie au Luxembourg.
cf. chapitre Travail
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cf. chapitre Politique fiscale