Quelle est l’ampleur du problème des “puffs” au Luxembourg ?

En France, les "puffs", des cigarettes électroniques jetables, sont de plus en plus populaires auprès des jeunes. Le ministère français de la Santé s'inquiète de l'émergence d'une nouvelle génération de fumeurs. Les députés du DP Carole Hartmann et Claude Lamberty ont voulu savoir de la ministre de la Santé si les "puffs" étaient un problème au Luxembourg et s'il était utile d'informer la population sur les risques de ce produit.

Question

« Depuis sa mise en circulation en 2021, la “Puff”, une minicigarette électronique pré-remplie et pré-chargée, jetable, et diffusant des arômes sucrés et fruités, est rapidement devenue un objet à la mode auprès des adolescents français.

Le ministère de la Santé français a tiré la sonnette d’alarme face à un phénomène « préoccupant ».

À ce sujet, nous aimerions poser les questions suivantes à Madame la Ministre de la Santé :

  • Ce nouveau phénomène s’observe-t-il aussi au Luxembourg ?
  • Dans l’affirmative, Madame la Ministre dispose-t-elle de chiffres ou de données sur la consommation de cigarettes électroniques jetables au Luxembourg ?
  • Madame la Ministre, juge-t-elle utile d’informer davantage la population sur ce nouveau produit et ses risques ? »

Réponse

Ce nouveau phénomène s’observe-t-il aussi au Luxembourg ?

La loi modifiée du 11 août 2006 relative à la lutte antitabac prévoit en son article 4octies, paragraphe 1er que « Les fabricants et les importateurs de cigarettes électroniques et de flacons de recharge sont tenus de soumettre une notification à la Direction de la santé concernant tout produit de ce type qu’ils ont l’intention de mettre sur le marché ».La notification du produit, qui doit contenir des informations limitativement énumérées par la loi précitée, doit être faite 6 mois avant la mise sur le marché. Par ailleurs, une taxe de 5.000€ est due (article 4octies, paragraphe 4 de la loi antitabac) pour chaque notification de produit.

Des notifications pour des produits similaires aux mini-cigarettes PUFF ont été déposées à la Direction de la santé en vue de leur commercialisation au Luxembourg. Actuellement aucun des dossiers notifiés n’est complet car la taxe de 5.000€ n’a pas encore été acquittée pour aucun des dossiers. Les déclarants ont été contactés et invités à régler la taxe, jusqu’à présent aucun des déclarants n’a cependant donné de suites à cette demande. À défaut d’un dossier de notification complet la commercialisation de ces produits reste illégale. À noter également que dans le cadre d’actions ponctuelles de contrôle dans plusieurs points de vente, des produits non déclarés ont déjà été retirés.

Le fait que les produits de vapotage ne sont soumis ni à un droit d’accises ni à une autorisation de vente délivrée par l’administration des Douanes et Accises, au même titre que les produits du tabac, il n’est pas possible de connaître précisément tous les points de ventes dans le pays ainsi que les quantités mis à la vente et d’y effectuer des contrôles. Ce problème n’est pas spécifique au Luxembourg, mais est récurrent dans la plupart des pays européens, dont notamment en Belgique et en France.

 Dans l’affirmative, Madame la Ministre dispose-t-elle de chiffres ou de données sur la consommation de cigarettes électroniques jetables au Luxembourg ?

Actuellement le ministère de la Santé ne dispose ni de chiffres ni de données sur la consommation de cigarettes électroniques jetables au Luxembourg. Les chiffres dont dispose le ministère de la Santé concernent tous les produits du vapotage sans distinction et proviennent de l’étude sur la prévalence tabagique au Luxembourg commandée par la Fondation cancer, à laquelle le ministère de la Santé s’est associé pour la reconduite des prochaines études de la prévalence tabagique au Luxembourg.

Des questions sur les habitudes de consommation de la cigarette électronique dans la population y sont prévues et permettront de suivre l’évolution de sa prévalence dans le temps.

Madame la Ministre juge-t-elle utile d’informer davantage la population sur ce nouveau produit et ses risques ?

Le ministère de la Santé reconnait que la cigarette électronique sous toutes ses formes ou variantes constitue un risque potentiel pour la santé.

La cigarette électronique simule l’acte de fumer et renormalise l’image de fumer en société. La nicotine contenue dans les e-liquides entraîne rapidement une dépendance et constitue pour les jeunes une porte d’entrée vers un tabagisme de longue durée dont il sera difficile de se sevrer.

Les ingrédients utilisés dans les cigarettes électroniques n’ont pour la plupart pas été testés en inhalation et leurs effets sur la santé à long terme restent incertains et inquiétants. De nombreuses études en laboratoire ont révélé la présence de métaux lourds, tels que le nickel, le chrome, le plomb et d’autres substances cancérigènes dans la vape inhalée.

Le ministère de la Santé prend par conséquent très au sérieux l’émergence de ce type de produits.

Des mesures préventives pour protéger la population, et notamment les plus jeunes de l’exposition aux fumées et vapeurs émises par les produits du tabac, ont été mises en place et concernent également les produits de la cigarette électronique jetables :

  • L’interdiction de vapoter aux mêmes endroits où s’applique l’interdiction de fumer, ce qui comprend aussi particulièrement les aires de jeux pour enfants, les enceintes sportives où des jeunes de moins de seize ans pratiquent un sport ;
  • L’interdiction de fumer et aussi de vapoter dans les véhicules si des enfants de moins de douze ans sont à bord ;
  • L’interdiction de vente de cigarettes électroniques et des flacons de recharge aux mineurs, au même titre que les produits du tabac ;
  • L’interdiction de publicité pour les cigarettes électroniques et des flacons de recharge, sauf dans les points de vente ;
  • Les ventes à distance des cigarettes électroniques et de flacons de recharge, depuis ou vers le Luxembourg, sont interdites, y compris si le commerçant se trouve à l’étranger. Les boutiques en ligne sont par conséquent interdites ;
  • Les interdictions citées plus haut sont également applicables aux cigarettes électroniques et aux flacons de recharge ans nicotine ;
  • La mise à disposition sur le site https://sante.public.lu/fr/prevention/tabac/index.html d’informations sur les dangers des produits du tabac à destination de la population, ainsi que la réalisation de campagnes nationales de prévention antitabac.

Souhaitez-vous une traduction en français de cette question parlementaire ?

Partager :

Facebook
Twitter
LinkedIn
Email
WhatsApp

Plus de questions parlementaires

Renforcer les droits des indépendantes enceintes

Les salariées enceintes peuvent demander une dispense de travail avant leur congé de maternité, par exemple si elles sont incapables de travailler pour des raisons de santé. Les indépendantes n’ont pas cette possibilité, ce qui peut avoir un impact négatif sur le recalcul de leur indemnité pécuniaire de maternité.
Les députées du DP Carole Hartmann et Mandy Minella ont demandé aux ministres compétents si une dispense de travail rémunérée ou un mécanisme équivalent serait introduit pour les indépendantes enceintes.

lire plus...

Une pharmacie va-t-elle s’installer à Bettendorf ?

En 2023, la Ministre de la Santé de l’époque avait refusé d’installer une pharmacie à Bettendorf. Comme la population de la région de Bettendorf ne cesse de croître, le député du DP André Bauler a demandé à la nouvelle Ministre de la Santé si elle reconsidérerait la décision de son prédécesseur. La Ministre de la Santé a-t-elle peut-être déjà été contactée par la commune de Bettendorf et d’autres communes pourraient-elles recevoir une nouvelle pharmacie?

lire plus...

Introduction d’un dépistage du cancer de la peau ?

Depuis 2008, il existe en Allemagne un dépistage du cancer de la peau pour tous les assurés âgés de 35 ans et plus. De nombreux cas de cancer de la peau sont ainsi détectés plus tôt.
Les députés du DP André Bauler et Gilles Baum ont voulu savoir de la Ministre de la Santé comment les chiffres du cancer de la peau ont évolué ici dans le pays depuis 2013, si un tel dépistage serait également utile au Luxembourg et pourquoi seuls les chiffres du mélanome (cancer noir de la peau) sont collectés.

lire plus...
Kanner App Bildung

Réaffectation des enseignants de l’enseignement fondamental dans leur commune

Les députés du DP Gilles Baum et Barbara Agostino ont posé des questions au Ministre de l’Éducation national concernant la réaffectation des enseignants de l’enseignement fondamental dans leur commune. Ils voulaient notamment savoir combien de postes ont été publiés sur la liste 1bis ces 5 dernières années, quel est l’approche concernant la priorisation des candidats et, de manière générale, si la nomination pour la liste 1 par les communes est toujours de mise.

lire plus...