La situation inquiétante dans le passage d’El Guergarat

Le Maroc a lancé une opération dans le détroit d'El Guergarat pour garantir la libre circulation de personnes et biens. Le "Polisario" et ses milices ont bloqué le passage de la frontière et menacent le cessez-le-feu qui existe dans cette zone depuis environ 30 ans. Dans le contexte de ces événements, notre député Gusty Graas a posé quelques questions au ministre des Affaires étrangères.

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« Depuis le 21 octobre 2020, le « Polisario » et ses milices ont bloqué la traversée de biens et de personnes dans la zone tampon du passage d’el Guergarat entre le Maroc et la Mauritanie. En réaction à ce blocage, le Maroc a lancé une opération afin de rétablir la libre circulation civile et commerciale sur cet axe routier.

Le Secrétaire Général de l’ONU avait d’abord appelé le « Polisario » de mettre fin à ses actes déstabilisateurs. Ce dernier ne respecte pas le statut de la zone, viole les accords militaires et ses actions constituent une réelle menace pour le maintien du cessez-le-feu en place depuis environ 30 ans.

L’Algérie voisine a souligné son soutien au « Polisario » dans une vidéo martiale dont le but était de faire comprendre que l’on était capable d’effectuer des frappes militaires massives si cela devait s’avérer nécessaire. Parallèlement, des déclarations du président et de l’état-major ont été insérées, qui classent clairement le Maroc comme nation ennemie.

D’après un communiqué de presse du Ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains résidant à l’Etranger, le Maroc aurait agi « dans le respect de ses attributions, en vertu de ses devoirs et en parfaite conformité avec la légalité internationale ». 

Dans ce contexte, j’aimerais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre des Affaires européennes et étrangères :

Cette opération ne risque-t-elle pas d’aggraver à nouveau la situation dans la région ?

Quelle est l’opinion de l’Union européenne face à la situation actuelle dans la zone tampon et les régions limitrophes ?

Est-ce que l’UE serait en mesure d’intervenir au niveau diplomatique ? »

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Réponse à la question 1 :

Les incidents récents au passage d’El Guergerat sont en effet préoccupants. Suite au regain des tensions, il paraît que les parties se soient conformées de nouveau au cessez-le-feu, en place depuis 1991. Il n’en reste pas moins qu’il faut continuer d’œuvrer en faveur d’un règlement pacifique de la question du Sahara occidental, qui est posée depuis 1975.

Réponse aux questions 2 et 3 :

Le Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell s’est entretenu le 15 novembre 2020 avec les Ministres des Affaires étrangères du Royaume du Maroc Nasser Bourita et de l’Algérie Sabri Boukadoum (le communiqué de presse est joint en annexe).

Lors de ces appels, le Haut représentant a réitéré le plein soutien de l’Union européenne à la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO). La résolution 2548, adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies le 30 octobre 2020 a prorogé le mandat de cette Mission pour une année, jusqu’au 31 octobre 2021. Le Conseil de sécurité demande par ailleurs aux parties de reprendre les négociations sous les auspices du Secrétaire général des Nations Unies, et invite les États membres à prêter le concours voulu à ces négociations.

L’UE continue d’appuyer les efforts en vue de trouver un règlement pacifique à la question du Sahara occidental. Dans ce contexte, la nomination d’un nouvel Envoyé personnel du Secrétaire général, suite à la démission de Monsieur Horst Köhler en mai 2019, serait d’une importance primordiale.

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