« Le développement du secteur de la logistique, dont l’importance va croissant dans un monde globalisé, représente une des pistes définies par le Gouvernement pour diversifier l’économie nationale. Dans ce contexte, la décarbonisation constitue un défi majeur pour le secteur, notamment en ce qui concerne le transport routier et aérien et surtout en l’absence, à ce stade, de technologies neutres en carbone prêtes à être commercialisées à grande échelle.
Ainsi, en attendant, et vu que la totalité du transport de marchandises ne saurait être transférée au transport par rail, de nombreux pays, tels que la Belgique ou l’Allemagne, ont choisi d’autoriser l’utilisation d’éco-combis sous certaines conditions, c.-à-d. des camions pouvant atteindre une longueur de 25m, dont l’empreinte carbone est d’environ 20% inférieure aux camions conventionnels, ce qui en revanche se traduit également par des économies pour les entreprises.
A noter que ces camions peuvent circuler uniquement sur des trajets bien définis, autorisés au préalable, selon différents critères, comme p.ex. qu’il n’y ait pas de possibilité de transporter les marchandises par rail.
Dans ce contexte nous aimerions poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre de l’Économie :
- Monsieur le Ministre peut-il informer combien d’entreprises au Luxembourg, notamment dans l’industrie, seraient intéressées à utiliser des éco-combis pour transporter des marchandises qui sont déjà aujourd’hui transportées par des camions conventionnels (et non par rail) ? Y a-t-il eu des échanges avec des entreprises à ce sujet ?
- Monsieur le Ministre est-il d’avis que le fait de ne pas autoriser l’utilisation d’éco-combis, tandis que les pays limitrophes le font, pourrait constituer un désavantage compétitif pour le Luxembourg, du moins à moyen terme ? »
Äntwert
Les honorables députés s’interrogent sur la possibilité d’autoriser la mise en circulation de camions plus longs sur les voies publiques nationales, dans un objectif de réduire l’empreinte carbone dans le secteur du transport de marchandises.
Tout d’abord, il y a lieu de se référer aux réponses du ministre de la Mobilité et des Travaux publics aux récentes questions parlementaires n°4356, n°4369, n°5167 et n°5438, qui expliquent en détail les tenants et aboutissants de l’utilisation des véhicules de type “Eco-combi” également appelés “Gigaliner” et les raisons s’opposant à l’autorisation d’utilisation de ces véhicules aux très grandes dimensions.
Comme indiqué dans la réponse à la question parlementaire n°4356, l’introduction des « Gigaliners », avait été promue à l’époque par un certain nombre d’entreprises du secteur de la logistique, car ces véhicules apportent notamment une réduction non négligeable des coûts pour le transport routier des biens. En effet, il peut être estimé que les coûts de transport pourraient être réduits d’environ 30% du fait de l’exploitation de tels véhicules. Néanmoins, pour évaluer concrètement l’utilité économique, écologique ainsi que les aspects de sécurité routière relatifs à ce mode de transport, une analyse plus holistique est essentielle. Dans la réponse à la question parlementaire n°5167, de nombreux détails ont été exposés au sujet des différents aspects et des études sur lesquelles la position du gouvernement repose. Ces considérations constituent le fondement pour ne pas admettre le déploiement de ces véhicules plus longs et plus lourds sur les voies publiques nationales. Finalement, la question n°5438 donne des estimations quant aux coûts indirects, c’est-à-dire de l’ordre environnemental et liés à des accidents, en relation avec l’utilisation des éco-combis par rapport au transport de marchandises par rail.
Au cours des années, certains échanges ont eu lieu avec les acteurs impliqués et le Ministère de la Mobilité et des Travaux publics. Toutefois, le Ministère de l’Économie n’a pas été contacté directement par des entreprises du secteur de la logistique qui auraient envisagé l’utilisation de ce type de camions pour le transport de marchandises.
D’ailleurs il n’y a actuellement pas d’indication que le positionnement exposé ci-avant représenterait un désavantage compétitif pour le Luxembourg qui se spécialise dans des activités logistiques à haute valeur ajoutée et dispose d’autres atouts pour les entreprises.