Question
« En Allemagne, environ 700 hommes développent un cancer du sein chaque année. Dans la plupart des cas, le cancer du sein dépend de l’hormone sexuelle, l’œstrogène. Un taux élevé d’œstrogènes constitue donc un risque pour les hommes. Cela peut notamment être dû à un surpoids important, à des maladies du foie ou à la prise d’hormones, par exemple lors d’un changement de sexe.
Dans ce contexte, nous aimerions poser les questions suivantes à Madame la Ministre de la Santé :
– Madame la Ministre, dispose-t-elle de chiffres concernant les hommes atteints d’un cancer du sein au Luxembourg ?
– Des mammographies sont-elles également effectuées chez les hommes au Luxembourg ? Dans l’affirmative, combien ?
– Madame la Ministre, juge-t-elle utile d’inclure les hommes présentant des facteurs de risque dans le programme national de dépistage du cancer du sein, qui s’adresse actuellement aux femmes âgées de 50 à 70 ans ? Dans la négative, pour quelles raisons ? »
Réponse
« Madame la Ministre, dispose-t-elle de chiffres concernant les hommes atteints d’un cancer du sein au Luxembourg ? »
Dans le Rapport National du Cancer 2020[1] publié par l’Institut National du Cancer (INC), le nombre exact de cas incidents de cancers du sein pour l’année 2013[2] chez l’homme au Luxembourg n’est pas précisé car il est inférieur à 5. Le cancer du sein chez l’homme est rare et représente moins de 1% de tous les cancers du sein.
« Des mammographies sont-elles également effectuées chez les hommes au Luxembourg ? Dans l’affirmative, combien ? »
Entre 2017 et 2021, 80 à 100 mammographies par an ont été réalisées chez des personnes de sexe masculin.
Suite à une demande auprès de la Caisse Nationale de Santé (CNS), les différents actes remboursés par la CNS entre 2017 et 2021 par patient assuré de genre masculin se présentent comme suit :
Année | Code CNS[3] | Nombre d’actes par patient | Nombre de patients[4] |
2017 | 8V51 | 1 | 95 |
8V52 | 2 | 2 | |
2018 | 8V51 | 1 | 101 |
8V52 | 2 | 1 | |
2019 | 8V51 | 1 | 95 |
8V52 | 2 | 3 | |
2020 | 8V51 | 1 | 86 |
8V52 | 2 | 1 | |
2021 | 8V51 | 1 | 78 |
8V52 | 2 | 2 |
Tableau 1: Nombre d’actes 8V51 / 8V52 remboursés par patient assuré de genre masculin par année.[5]
Nombre d’actes (8V51/8V52) par patient 2017-2021 | Nombre de patients |
1 | 421 |
2 | 16 |
3 | 5 |
5 | 1 |
Tableau 2: Nombre d’actes 8V51 / 8V52 remboursés par patient assuré de genre masculin sur la période 2017 à 2021
« Madame la Ministre, juge-t-elle utile d’inclure les hommes présentant des facteurs de risque dans le programme national de dépistage du cancer du sein, qui s’adresse actuellement aux femmes âgées de 50 à 70 ans ? Dans la négative, pour quelles raisons ? »
Un dépistage systématique, par exemple par mammographie, n’est pas justifié pour tous les hommes en raison de la rareté de la maladie. En effet un dépistage du cancer du sein adressé à tous les hommes n’aurait aucun effet sur la mortalité par cancer du sein, d’une part, et engendrerait d’autre part un nombre très élevé d’examens inutiles.[6]/[7]
Les hommes les plus à risque doivent être invités à être attentifs aux symptômes suspects qui pourraient survenir. En raison du petit volume des seins masculins, la palpation d’un nodule (souvent dur et adhérent à la peau ou au pectoral) est assez facile ; il peut également y avoir un écoulement, un eczéma chronique ou une rétraction du mamelon. Dans ce cas un avis médical doit être demandé. La mammographie et l’échographie doivent être réalisées par le radiologue sénologue en cas de clinique suspecte, avec une biopsie pour confirmation du diagnostic. En effet, des lésions bénignes sont également possibles (kyste, lipome, abcès…).
Le pronostic et les traitements sont comparables à ceux du cancer féminin et dépendent également du stade au moment du diagnostic.
[1] https://sante.public.lu/fr/publications/r/rapport-national-cancer-2020.html
[2] https://www.rnc.lu/Publications/Factsheets-épidémiologiques
[3] 8V51 – Mammographie unilatérale, toutes incidences | 8V52 – Mammographie bilatérale
[4] Les données sont issues des données de remboursement.
[5] Source: Caisse Nationale de Santé
[6] A short guide to cancer screening: increase effectiveness, maximize benefits and minimize harm (WHO int.)
[7] Screening: when is it appropriate and how can we get it right. (WHO int.)