« Les tensions géopolitiques qui durent depuis des décennies sur l’île chypriote ont récemment culminé dans l’occupation de la ville fantôme de Famagouste, abandonnée par les résidents chypriotes grecs suite à l’invasion turque de l’île en 1974, par des forces armées turques. La Turquie prévoit d’inciter les résidents chypriotes grecs légitimes de Famagouste à retourner sous l’administration chypriote turque en les encourageant à réclamer leurs propriétés devant « l’inefficace » Commission des biens immobiliers, où leur propriété sera alors contestée.
A noter que cette occupation enfreint les accords de droit international y relatifs, notamment les décisions de l’UE en la matière ainsi que les résolutions 550 (1984) et 789 (1992) du Conseil de sécurité de l’ONU.
La situation actuelle pose non seulement un danger pour la stabilité politique de la République de Chypre, mais aussi pour la stabilité de la Méditerranée de l’Est entière.
Au vu de ce qui précède, j’aimerais poser les questions suivantes à Monsieur le Ministre des Affaires étrangères et européennes :
- Quelle est la position du Luxembourg et de l’Union européenne concernant les développements récents sur l’île de Chypre ?
- Quelles suites le Conseil des affaires étrangères de l’Union européenne entend-il réserver aux actions du gouvernement turque ?
- Quelle est la position du Luxembourg en ce qui concerne la « solution à deux États » pour la République de Chypre, telle qu’évoquée par le président turc et refusée catégoriquement par la présidente de la Commission von der Leyen ? »
Äntwert
Réponse à la question 1
L’Union européenne a fermement condamné les mesures unilatérales prises par la Turquie et les
annonces inacceptables faites par le président turc et le dirigeant de la communauté chypriote turque le
20 juillet 2021 sur la réouverture d’une partie de la zone clôturée de Varosha. L’UE demande que l’on
revienne immédiatement sur ces actions et que l’on annule toutes les mesures prises concernant Varosha
depuis octobre 2020. Les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies concernant
Varosha, en particulier les résolutions 550 (1984) et 789 (1992), doivent être intégralement respectées et
appliquées.
L’UE insiste sur la nécessité d’éviter toute action unilatérale contraire au droit international et toute
nouvelle provocation qui soit susceptible d’accroître les tensions sur l’île et de compromettre les efforts
actuellement déployés pour trouver un terrain d’entente entre les parties en vue d’un règlement durable
de la question chypriote.
Réponse à la question 2
Les ministres des affaires étrangères de l’Union européenne discuteront lors de leur prochaine réunion
des suites à réserver à un éventuel refus de la part de la Turquie de revenir sur ses actions contraires aux
résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies. L’UE reste déterminée à recourir aux
instruments et options dont elle dispose pour défendre ses intérêts et ceux de ses États membres ainsi
que pour préserver la stabilité régionale.
Réponse à la question 3
Le Luxembourg reste pleinement attaché à un règlement global de la question chypriote, fondé sur une
fédération bizonale et bicommunautaire, avec égalité politique, conformément aux résolutions
pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies et aux principes sur lesquels l’Union est fondée.